Je m’appelle Sébastien MICHEL, j’ai 40 ans, je suis Coach sportif indépendant et diplômé d’état dans les métiers de la forme.
Je pratique divers sports collectifs et individuels depuis mon plus jeune âge, judo, karaté, boxe française, boxe américaine, basket, natation, course à pieds … Actuellement je pratique le sport à haute intensité depuis de nombreuses années dans le Fitness, de par mon métier de Coach sportif puis le Cross-Training, musculation, course à pieds à mes heures perdues. J’aime le dépassement de soi qui m’apporte beaucoup dans ma vie de tous les jours autant professionnel que personnel.
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Un challenge fou !!!
Avant de vous raconter mon aventure, je tiens à préciser que cette expérience est très personnelle et a été réalisée grâce à mon vécu sportif, mon mental, ma passion pour le dépassement de soi et ma volonté. Même si je sais que l’être humain est capable de réaliser de grandes choses, je préfère, en tant que professionnel du coaching sportif, déconseiller à la majorité des sportifs lambdas de reproduire ma courte préparation physique et conseille de ne pas commencer directement par ce genre de course sans aucune expérience, pour éviter toutes blessures et (ou) dégoût du sport suite à un abandon forcé.
Je conseillerais plutôt de commencer par une ou plusieurs années de participations à des triathlons en passant par les plus courtes aux plus longues distances puis en planifiant une préparation spécifique de 6 à 12 mois avant un IRON MAN, selon le niveau sportif de l’athlète.
Ma première raison pour cette participation a été, comme je l’ai précisé dans le paragraphe précédent, grâce à ma passion pour le sport et le dépassement de soi.
Mais pas seulement !!!
La deuxième raison, qui m’a motivé pour faire ce défi, a été les enfants atteints du cancer. Récolter des fonds pour l’association Coup d’Pouce de Dijon, une association de bénévoles, de parents, de professionnels de la médecine, … au grand coeur qui font en sorte de contribuer à l’amélioration de la vie au quotidien des enfants atteints d’une maladie en leur offrant des journées inoubliables : voyages, matériels, …
Facebook : https://www.facebook.com/AssociationCoupdpouce/
Une fois décidé à le faire, je devais réfléchir par quoi j’allais commencer : recherche de sponsors ? Quel moyen mettre en place pour récolter des fonds ? Quel matériel acheter pour mes entraînements et pour le jour J ? Quoi manger ? A quelle fréquence placer mes entraînements ? …
Je remercie le garage MISLIN qui a eu la générosité de me payer l’inscription qui représentait plus de 500 euros.
Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100005800457810&ref=br_rs
Je remercie également toutes les personnes et l’association Body-Fitness Sts-Geosmes qui ont contribué à la donation de ce challenge, qui m’a permis de récolter 800 euros pour les enfants.
Mon idée pour récolter des fonds a été de mettre en place des forfaits.
Plusieurs forfaits, de façon à ce que ce soit accessible aux particuliers comme aux entreprises avec différents coûts du plus petit au plus grand.
Le principe était le suivant : (Au choix selon le budget des personnes)
10 centimes du km parcouru
20 centimes du km parcouru
Etc,…
Cela permettait vraiment aux personnes de tout niveau social de pouvoir contribuer aux dons car la personne qui choisissait le forfait 10 centimes, aurait donné au maximum 25 € puisque l’épreuve comportait environ 250 km. (SE PRIVER JUSTE DE DEUX MC DO DANS L’ANNEE 😉 pour aider les enfants).
Concernant le matériel, il m’a suffi de faire travailler mes méninges 😉 puis tout simplement me rendre sur un superbe outil magique qui s’appelle ”internet” pour y imprimer une check-list d’un triathlon Ironman. Ah la magie d’internet 😊 !!!
Je n’ai pas eu à modifier grand chose car mon hygiène de vie en rapport à mon métier dans le fitness est assez similaire à un triathlète. Avoir tout simplement un bon apport en protéines, lipides, glucides, bien manger des sucres lents aux bons moments pour tenir dans le temps surtout lors des longues sorties comme le vélo, faire également attention à ne pas tomber en carence de quoi que ce soit en faisant la recharge de vitamines, de magnésium, de sel minéraux, d’eau,… tout ce que l’on épuise dans ces activités de longues distances. Manger riche mais en petite quantité et parfois me ravitailler sur une longue distance à vélo comme je le fais dans mon métier entre deux cours de fitness tout au long de la journée pour habituer l’estomac et également ne pas tomber en hypoglycémie.
Mon conseil pro, pour les personnes qui voudraient se lancer dans le triathlon, serait de s’habituer petit à petit à une bonne hygiène et à cette hygiène spécifique qui demande de manger dans l’effort. Ce qui n’est pas conseillé à la base dans le milieu de la santé et ce qui se comprend, car la digestion doit se faire au repos et non dans l’effort. N’exagérons pas car nous ne mangeons pas non plus un plat de spaghetti sur le vélo 😉. Il est vrai que le fait de manger une barre ou deux de céréales dans l’effort peut parfois donner des brûlures, nausées, … à certains organismes sensibles. Un autre de mes conseils serait également de ne pas tester des compléments alimentaires le jour de la compétition pour les personnes fragiles de l’estomac pour éviter toute surprise, car ce serait dommage d’abandonner ou de subir la course à cause de soucis à l’estomac.
Pour ma part mon estomac a bien tenu le jour de la course même en essayant des barres et boissons proposées par l’organisation que je n’avais jamais goûtés auparavant.
Pour les trois disciplines, j’ai eu la chance de ne pas être débutant même si pour la natation je n’avais pas nagé plus de cent mètres depuis de nombreuses années. Mais comme on dit : C’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas 😉 . J’ai toujours plus ou moins couru une fois par semaine, puis grâce à mon métier dans le Fitness, cela faisait six ans que je donnais plusieurs fois par semaine des cours de spinning (vélo de course spécifique salle sur des rythmes de folie). Même si un cours de spinning n’a rien à voir avec une sortie vélo, cela m’a tout de même apporté les bases de la vélocité.
Comme je l’ai expliqué précédemment, ma préparation a été non seulement de courte durée et la fréquence des entraînements pas très importante car mon métier me prend déjà beaucoup d’énergie et de temps, mais je les avais assez bien réparti.
Ma plus grande appréhension était de manquer de temps pour transférer mes fibres rapides en fibres lentes car mes entrainements ont toujours été calqués sur un travail d’explosivité, alors que l’ironman est une épreuve de longue distance et demande aux athlètes une musculature avec un travail des fibres lentes (travail d’endurance). Je savais très bien que ma détermination était tellement forte que rien n’aurait pu m’arrêter pour finir cette épreuve même si l’appréhension de crampes était présente. Cette épreuve étant limitée en temps je n’avais pas le droit à l’erreur en laissant place aux crampes.
J’étais impatient de commencer mes entraînements pour voir comment mon organisme allait réagir à de longues distances alors qu’il était habitué à travailler sur de courtes distances avec une intensité élevée. Tout le contraire d’un triathlète !
Même si ma préparation était seulement de trois mois, je savais qu’il fallait que je m’entraîne progressivement pour éviter la blessure, mais pas trop lentement non plus de façon à avoir assez de temps pour accéder à de longues distances et surtout m’y habituer au moins quelques semaines.
Donc ne pas précipiter les choses pour éviter toutes blessures, mais accélérer quand même les choses par manque de temps. Chose complètement contradictoire.
Pour que vous compreniez mieux, sur trois mois j’avais prévu de partir sans aucune expérience en triathlon, en n’ayant pas nagé plus d’une centaine de mètres depuis de nombreuses années, mes sorties en course à pieds n’excédaient pas plus de 10 km sauf une fois dans ma vie où j’ai couru 30 km alors que j’étais parti pour un petit footing 😊 . Puis je restais sur mes vélos de salle avec une quinzaine de km au compteur et une seule sortie de 70 km dans ma vie. Je devais donc, avec cette base, me calquer une progression ni trop lente ni trop rapide en trois mois. Un défi fou. Je ne vais pas vous dire que la majorité des gens pour ne pas dire 99 %, ne misaient pas tout sur ma réussite dans cette aventure et ne comprenaient pas pourquoi je ne commençais pas par un petit triathlon. Pour moi, le fait de commencer par un petit triathlon n’était plus un challenge 😉 . A chacun ses ambitions et je n’irai pas critiquer celles des autres. Seul les personnes qui me connaissent savaient que cela était possible mais seulement par ce qu’ils connaissent mon niveau et mon mental. Mais ce qu’ils avaient oubliés pour la plupart était que mon niveau sportif n’était en aucun cas en rapport avec ce genre de discipline.
Attention !!! Je vous informe que ce qui va suivre n’est pas un plan d’entraînement et cela est déconseillé pour un sportif lambda. Nous avons tous une génétique, une motivation, un mental, un vécu sportif différent et ce qui va suivre est en adéquation avec ma personne. Cela est propre à moi. Et la courte préparation était suffisante pour mon niveau en sachant que je ne cherchais aucune performance, à part celle de finir l’épreuve dans les temps.
La natation : 1 entraînement par semaine en piscine pour les premiers mois de façon à remettre la machine en route, puis en lac le dernier mois. Je n’ai pas dépassé un entraînement de natation par semaine sans avoir dépassé les 2 km par manque de temps. Mis à part des crampes lors de mes premières séances car j’étais allé courir quelques heures avant, mes automatismes sont vite revenus et mon ressenti était positif concernant ma capacité à réaliser cette épreuve. Car même si pour l’instant je montre dans mon article que je me suis lancé dans ce défi fou sans aucun calcul, je n’ai pas fait les choses au hasard et connaissant mon potentiel et mon corps, j’évaluais mes distances ainsi que mon temps. Je savais qu’avec ma cadence sur les 2 km, cela me ferait passer à l’aise le temps limite de l’épreuve de natation qui était de 2h20. Vous allez me dire que ma cadence sur 2 km ne serait pas la même que sur 3.8 km. Et bien si. A chaque sortie de l’eau après mes entrainements sur 2 km je me sentais capable de reproduire la même distance et le même temps. Et ça n’a pas loupé le jour J,… d’où l’intérêt d’apprendre à connaître son corps à travers la pratique du sport.
Le vélo : J’ai pratiquement tout basé sur mes sorties vélo car c’était la plus grande distance à parcourir, donc j’essayais de faire mes trois séances par semaine. Mes entraînements ont commencé avec un vieux vélo loin d’être léger, avec les vitesses au cadre à l’ancienne, (d’ailleurs au départ je comptais faire l’épreuve avec ce vélo). Puis au bout de quelques semaines, un ami m’a prêté son vélo plus récent et beaucoup plus léger. Je me souviendrai toujours de cette impression de légèreté et ce premier coup de pédale qui m’a propulsé telle une fusée sur sa rampe de lancement 😉. Après m’être habitué à mon vieux vélo lourd et ses vitesses au cadre qui craquaient lorsque j’étais en montée et que j’appuyais trop fort sur les pédales…
Mon nouveau vélo me donnait l’impression d’être sur une fusée 😊. Ma plus grande distance a été de 130 km, mais toutes mes sorties tournaient aux alentours de 70 et 90 km.
La course à pieds : Même si je n’avais jamais fait de marathon de ma vie et que cette épreuve de course à pieds était en dernière position avec une fatigue importante, je n’ai pas voulu trop épuiser mes articulations et tendons du fait que mon travail dans le fitness sollicite énormément mon organisme. En plus de cela, j’étais dans une période où un de mes genoux me faisait comprendre que mon tendon rotulien n’était pas loin de me jouer des tours. Et n’oublions pas que la course à pieds engendre beaucoup d’impact, donc vu cette courte durée de préparation j’ai préféré jouer la carte de la sécurité. J’avais en tête de faire ce marathon avec la meilleure de mes armes : mon mental. Mes entraînements course à pieds étaient basés seulement sur deux sorties par semaine, une sortie pour travailler la VO 2 MAX puis une pour le fond (15 km max, toujours par peur d’une tendinite).
Les personnes ayant de l’expérience en triathlon me conseillaient de faire un petit triathlon avant mon épreuve, histoire de m’habituer aux transitions entre les trois disciplines (chose logique). Mais vous connaissez ma réponse maintenant 😉. Têtu le garçon !!! Je voulais vraiment que mon premier triathlon soit un Ironman. Voyant que je ne changerais pas d’avis, ils me conseillèrent de travailler mes transitions, chose que je n’ai pas faite (décidemment… caractère de cochon 😉 ). Je ne l’ai pas fait pour une simple et bonne raison, mon organisme a toujours été habitué à s’adapter grâce au cross-training où je stresse mon organisme et ne lui laisse pas le temps de s’habituer en changeant rapidement d’exercice, de poids, de répétitions, de séries, de temps de récupération, … même si la discipline n’était pas la même, mon organisme serait de mon côté et s’adapterait. En tout cas je ne lui aurais pas laissé le choix 😉. Je savais que mentalement et physiquement cela allait passer. Puis le fait d’enchaîner deux disciplines l’une derrière l’autre me demandait trop de temps par rapport à mon emploi du temps. La seule chose que j’ai fait pour gagner du temps sur mes entraînements et de bien me fatiguer, était de m’entraîner parfois deux fois dans la journée avec deux disciplines différentes en différé, une fois le matin et (ou) le midi et (ou) le soir.
La veille de la compétition, j’avais décidé de partir tôt le matin de façon à pouvoir arriver en début d’après midi pour procéder tranquillement au retrait des dossards, à mon enregistrement puis déposer mon vélo dans le parc, ainsi que mes sacs de transitions. Il fallait que je sois tranquille sans être pressé par le temps pour éviter d’oublier quelque chose dans mes sacs. Car une fois déposés, nous n’avions plus accès aux sacs et je me voyais mal faire 180 km de vélo avec une seule chaussure 😉 , tout ça parce que j’aurais préparé mes affaires dans la précipitation.
Mes amis n’étant pas disponibles dès le matin, j’avais décidé de prendre la route seul à bord d’un trafic que l’un deux m’avait prêté.
Ces derniers avaient tout de même décidé de me rejoindre sur le soir.
Arrivé à destination sur les coups de midi, je décidai de me poser tranquillement, puis de manger ma salade de pâtes que je m’étais préparée le matin avec amour 😊. Une fois mon repas pris et ma petite sieste de quelques minutes finie, je décidai d’aller retirer mon dossier et de m’enregistrer.
Les choses étant bien faites, au moment de sortir du camion, un triathlète se gara à côté de moi et voyant que je commençais à préparer mes affaires, il vint vers moi en se présentant et après avoir sympathisé nous avons décidé d’aller retirer nos dossiers ensemble car ce dernier était comme moi, il participait à son premier Ironman. Il avait une expérience dans le triathlon mais il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait dans cette compétition. (La magie du sport…. Faire des rencontres et partager le vécu de chacun puis garder contact via les réseaux sociaux). Une fois nos présentations et discussions finies nous décidions de nous diriger vers le village sportif pour l’enregistrement et le retrait des dossiers.
Fin d’après-midi !!!
Enfin ! Nous étions enregistrés nos dossiers en mains, ceux qui comportaient nos numéros en tatouage pour nous identifier, les sacs de transition à préparer, … Il ne restait plus qu’à…
Nos sacs de transition opérationnels, nous sommes allé ensemble déposer nos vélos aux emplacements prévus, là où nous pouvions observer des avions de chasse qui je pense coûtaient plusieurs milliers d’euros. (Même pas d’allume cigare 😉 ).
Voilà c’était fait il nous restait plus qu’à patienter gentiment.
Contrairement à moi, mon nouveau camarade avait prévu de dormir à l’hôtel et préféra partir de bonne heure pour se détendre et essayer de passer une bonne nuit. Je décidai donc d’aller tâter le terrain, prendre la température comme on dit 😉 , en me promenant dans le village organisateur pour ne pas à avoir à courir le lendemain matin si je devais me rendre à un endroit précis.
Puis je décidai de profiter des derniers instants seul pour me poser au bord de la rivière appelé l’Allier avec mes écouteurs sur les oreilles à méditer et profiter du moment présent 😊. ,
L’heure arriva où mes deux camarades Julien et Sébastien arrivèrent.
La soirée passa très vite !!!
Ces derniers devaient planter leur tente à l’aide des phares de la voiture, puis manger et discuter de ma journée.
Les heures tournèrent et il était temps d’aller se coucher.
Une petite bise, quelques derniers petits mots avant le lendemain…
Essaye de dormir un peu quand même 😉…
L’être humain est bizarre non 😉 ?
Dormir quelques heures dans un camion au froid pour aller le lendemain se faire mal toute la journée, alors que pour la plupart des gens, il serait plus logique d’être tranquille le samedi soir au chaud dans un lit bien douillet et d’aller profiter du soleil le lendemain sur un transat à siroter une bonne bière 😉 . (Attention l’abus d’alcool est dangereux pour la santé 😉 ).
Nous y sommes !!!
J’ouvre les yeux 😊 , première pensée … Merci… Merci de me donner ce moment.
Hop je me lève, houuuuu il fait froid.
Julien et Sébastien se lèvent et font leur popote de leur côté. Il me laisse me concentrer et manger mes pâtes dans la cabine du camion, mes écouteurs sur les oreilles tout en commençant mes affirmations positives dans ma tête, oui mes phrases de motivations qui me suivent depuis le début de l’aventure, ces phrases qui me suivent au quotidien, ces phrases magiques qui me donnent des frissons et une force énorme 😊 . Puis je pense aux enfants malades, à mes enfants, à tous mes proches, à tous ces gens qui me soutiennent depuis le début …
La machine est en route et plus rien ne peut m’arrêter. Mon petit déjeuner fini, je sors du camion et retourne dans le froid me laver avec mes bouteilles d’eau bien froide ”à la Robinson”, puis Sébastien se propose de me coller mon tatouage IRON MAN sur le mollet et là des frissons parcourent tout mon corps et je me dis ”enfin je le fait 😊” .
Une fois tous mes préparatifs finis, je me dirige avec mes deux camarades vers le village organisateur où m’attend l’une des plus belles aventures sportives de ma vie.
Nous marchons dans le noir, entourés d’une masse d’athlètes déterminés pour la plupart leurs écouteurs sur les oreilles. Je décide à ce moment de ne plus écouter ma musique et de profiter de mes derniers instants avant la course, à discuter et à blaguer avec mes deux camarades.
Nous sommes arrivés, c’est le moment de leur dire à ce soir alors qu’il est très tôt le matin.
Je passe le sas d’entrée et retrouve mon camarade triathlète avec qui j’ai fait connaissance la veille.
Nous sommes comme deux petits orphelins perdus au milieu de tous ces triathlètes 😉 et cherchons une place pour se changer et enfiler nos combinaisons de natation.
Au moment de mettre ma combinaison je vois chaque athlète sortir leur vaseline et s’en mettre sur les épaules et nuque pour éviter le frottement et les brûlures. Et là une petite voix me dit ”Sébastien !!! On ne t’avait pas conseillé d’acheter de la vaseline ?”
Bon, on est tous copains, on m’a dit que les triathlètes sont une grande famille, je vais en profiter pour taxer un peu de vaseline 😉 . Chose faite, c’est bon, on est paré pour l’épreuve de natation.
Avant, nous allons nous faire checker et passons par le parc à vélo pour y déposer nos gourdes. J’ai opté pour une gourde d’eau fraîche et une de boisson énergétique. Puis je vérifie la pression des pneus car ma hantise était de retrouver un pneu crevé.
Les organisateurs nous font signe de nous diriger vers le départ, nous décidâmes de suivre la foule d’athlète qui se dirige vers une grande allée parallèle à l’Allier. Tout au bout nous apercevons le ponton de départ, où passent tous les athlètes pour se jeter à l’eau. Sur cette grande allée se trouve des panneaux avec des temps d’inscrits. Au loin j’aperçois la barre en dessous d’une heure, plus près de nous, la barre d’une heure ,… une heure quinze, une heure trente,… Je demande bêtement à mon camarade ce que ces temps veulent dire. Il sourit et me dit que c’est le temps estimé par les athlètes pour faire l’épreuve de natation, tu te bases sur les temps que tu as faits à tes entraînements et tu te places au niveau de la pancarte. C’est tout simplement pour que la course soit plus fluide. Je le regarde et lui dis : ”ah mais bien-sûr, c’est logique 😉” … Il me demande où je vais me positionner, je lui renvoie la question et il me dit 1h30, je lui dis ok ça me va 😊 . Heureusement qu’il ne m’a pas dit une heure 😉 . Même dans mon challenge je trouve le moyen de me redonner des challenges 😉 . Finir la natation en 1h30 sans avoir essayé !
Nous approchons, les athlètes sautent, plongent quatre par quatre … Nous approchons encore, et là je me dis que j’aurais peut-être dû faire, lors de mes entraînements, au moins une fois 3,8 km de natation ( rire). Il ne reste plus que quelques mètres, j’ai des frissons, je n’ai pas la pression, je n’ai pas peur, je suis fier, j’ai hâte, je les vois tous faire de beaux plongeons stylés pour la photo de départ. Je me dis que même si j’aime les plongeons et les photos stylées, aujourd’hui je vais faire une exception et sauter normalement pour éviter de retrouver mes lunettes à moitié sur ma joue et mon front 😊 .
J’y suis, je m’approche du ponton sûr de moi, je replace correctement mes lunettes et je saute.
Hummmmm de l’eau fraîche comme j’aime 😊 …
A peine ai-je fait surface, je me prends un coup de coude dans l’épaule, un deuxième, puis un coup de pieds, … je me retourne et je m’aperçois que les athlètes ne sont pas là pour faire de la figuration et si je ne veux pas finir sous l’eau, à boire la tasse et à remettre constamment mes lunettes à cause des coups, j’ai intérêt à m’activer et à me décaler sur le côté où rentrer sur cette autoroute où les bolides jouent des coudes. Aller on y va, je rentre dedans sans réfléchir, c’est parti. Je fais mes premiers bras crawlés et mes premiers battements de jambes. J’appuie fort pour bien démarrer et surtout ne pas me prendre davantage de coups. Au bout d’une centaine de mètres, je me dis qu’il faut ralentir et trouver le bon mouvement et surtout me calmer au niveau des jambes pour me préserver car la journée ne fait que commencer et je trouve que je nage un peu vite. Je m’étais dit de ne pas tomber dans l’explosivité et le défi de vouloir suivre tout le monde car cela pourrait me diriger tout droit au casse-pipe. Encore une centaine de mètres à la même cadence et je m’aperçois que personne ne ralentit et que certains me doublent. J’aurais peut-être dû faire un entraînement de plus par semaine en natation (rire). Pas grave, on y est, on assume et on ne cherche pas d’excuse. Donc de peur de ne pas être assez rapide, je décide de garder ma cadence qui me fait vite monter dans les tours. Je lève la tête et vois que je dévie, je me remets dans le droit chemin, je me dis que si ça continue comme ça je ne vais pas faire 3.8 km de nage mais le double (rire). Je me concentre, quitte à sortir plus souvent la tête de l’eau pour voir ma trajectoire. Arrivé à une balise blanche je vois inscrit 1 km. Je ne vous cache pas que même si mon moral est là, je commence à me dire qu’il va falloir serrer les dents. Un peu plus loin du premier km je ressens de drôle de sensations, des sortes de nausées, je continue, je rejoins le groupe, les combinaisons se frottent l’une contre l’autre et cela me freine, certains athlètes me tapent dans les pieds, dans le front, dans les bras, on m’appuie sur la jambe, ça me freine encore, je bois la tasse, je tousse, je décide de redonner un coup d’accélération pour éviter de gêner les autres. Mais rebelotte … Je décide de m’éloigner du groupe en frôlant la limite du parcours. Cela commence à m’épuiser, je confirme ce sont des nausées, j’ai envie de vomir, j’ai la tête qui tourne. Je me dis que ce n’est rien et je décide de me concentrer sur mon objectif, que les fonds que je vais récolter vont être pour des enfants plus forts que moi qui ne se plaignent pas pour de simples nausées. Je continue et arrive ce que je redoutais le plus : une crampe au mollet. Et pas une petite.
Je pense à toute ma préparation, aux personnes qui croient en moi et qu’une crampe à la première épreuve ne pouvait pas être la cause d’un abandon.
Je décide de me mettre quelques secondes sur le côté car mon mollet est vraiment bloqué en position de contraction. J’ai envie d’hurler. Pas facile de s’étirer dans l’eau sans aucun appui. J’attrape mon pied et le ramène en position d’étirement. Il se remet automatique ment en contraction et à ce moment une personne de la sécurité sur son canoë me demande si ça va. Je lui dis que oui. Je fais semblant de remettre mes lunettes et ne perds pas de temps à repartir pour ne pas lui montrer que je suis en difficulté. Mon mollet étant toujours en position de contraction, je souffre et décide de ne plus bouger les jambes en ramenant ma pointe de pieds sur ma jambe car mon pied se tend tout seul et la douleur est grande. Puis je fais en sorte de battre un maximum avec mes bras. Je me dis que je suis fort et que je suis capable de me tracter uniquement avec mes bras jusqu’à la fin de l’épreuve s’il le faut. Au bout de quelques dizaines de mètres, mon mollet commence à se relâcher petit à petit et ma souffrance diminue, sauf aux épaules à force de batailler comme un forcené juste avec mes bras. J’essaie tranquillement de battre des jambes. Tout a l’air de bien se passer, la confiance reprend et l’intensité également …
La crampe revient. Je calme vite les jambes avant que la crampe s’installe. Je trouve le compromis et continue ainsi.
Comme quoi il ne faut pas lâcher et que bien souvent dans la vie on lâche l’affaire pour rien. Car je vous promets que je n’ai jamais ressenti une aussi grosse douleur pour une crampe et si cela s’était produit lors d’un entrainement j’aurai surement abandonné.
Je suis arrivé à un stade où je ne pense vraiment plus à rien et continue à nager tel un robot. Les seules sensations sont celles du bruit de mon inspiration lorsque je sors la tête de l’eau puis mon expiration lorsque je la replonge. En plus de ces sensations je me concentre sur l’environnement, je ne fais plus qu’un avec le bruit de mes battements, de ma respiration et la couleur vert sombre de l’eau. Je nage et ne fais plus attention à toute autre sensation, quand tout à coup j’entends un fond de musique avec une voix lointaine qui résonne dans une enceinte. J’attends une seconde inspiration pour sortir la tête de l’eau. J’écoute à nouveau et je confirme bien que l’on entend un homme parler dans un micro, j’écoute et j’entends qu’il annonce l’arrivée des triathlètes.
Serais-je bientôt arrivé ?
J’aperçois une bouée où il est inscrit 3 km. Je me dis que le plus dur de cette épreuve est fait.
3 km 100…200…300…400…500…600…700…800.
Me voilà, j’ai réussi la première épreuve…
Je pose mon pied sur la terre ferme avec soulagement…
Un homme me tend la main et me tire de l’eau pour passer la marche comme il le fait avec les autres participants.
Wouaaa !!! J’ai l’impression de sortir d’une soirée un peu trop arrosée, cette impression d’avoir bu de l’alcool, à la limite de m’empêcher de marcher droit… (Attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé 😉 ) . Heureusement, au bout de quelques mètres, cette sensation s’estompe grâce à l’air que je respire à nouveau correctement.
Je me dirige vers la tente de transition pour retirer ma combinaison et m’apprêter pour le vélo. Avant je m’arrête dans le rayonnage qui se trouve avant la tente, pour y prendre mon sac de transition où se trouvent mes affaires de vélo. Arrivé dans la tente je pose mes petites fesses sur un banc pour défaire ma combinaison de natation et enfiler celle pour le vélo tout en me réhydratant et en mangeant une bonne barre de céréales et pâtes de fruits.
Une fois prêt, je mets la combinaison dans le sac de transition que je vais remettre dans un autre rayonnage et me dirige vers mon vélo. N’ayant pas le droit de monter de suite sur le vélo pour des raisons de sécurité, je marche à côté, mon casque sur la tête. Arrivé sur la piste de départ je continue à marcher mon vélo à mes côtés car je me souviens avoir lu dans le règlement assez strict, qu’au bout de trois pénalités nous étions disqualifiés de la course. Je ne voulais pas prendre ce risque après tous ces efforts. Mais parfois le fait de vouloir trop bien faire on fait mal (rire). J’étais toujours en train de pousser mon vélo, lorsqu’un organisateur arrive en courant vers moi et me dit, ”tu comptes faire les 180 km à pieds ?” Tu peux y aller, tu es sorti de la zone de sécurité.” J’étais sûrement encore sonné de mon épreuve de natation et plongé dans mes pensées (rire). Je suis monté sur mon vélo.
En route pour les 180 km !!!
Ma stratégie première était de récupérer de mes crampes avec une bonne réhydratation et pédaler sans trop forcer. Mais au bout de quelques centaines de mètres je me suis vraiment senti en confiance et j’ai commencé à accélérer. J’étais dedans. Il faisait frisquet car le soleil n’était pas encore à la bonne hauteur et le lac m’avait un peu refroidi. Mais je me sentais bien car l’air que je recevais sur le visage grâce à la vitesse du vélo, me changeait du moment très désagréable de l’épreuve de natation et m’aidait à récupérer mes esprits.
Maintenant que j’étais lancé dans une bonne cadence, je me dis que la première partie de cette épreuve je devais la vivre en profitant du moment présent, en contemplant le paysage et en évitant de penser à la souffrance à venir 😉 . Et une fois la souffrance installée je devrais m’évader mentalement.
Mais je n’en étais pas encore là !!!
Pour l’instant, le moment était très agréable et je savourais ce début d’épreuve. Je doublais des athlètes et d’autres athlètes me doublaient, je regardais des vélos qui pour moi étaient sortis d’un film de science-fiction (rire), des avions de chasse, des fusées,…
Arrivé à mon premier ravitaillement je ralentis et décide de faire le plein sans m’attarder. Je m’étais acheté des gourdes à bas prix pour les jeter au moment du ravitaillement et prendre celles que l’on me tendrait pour les garder en souvenir. Chose faite 😊 . Roulant au pas, on me tend des barres de céréales, des morceaux de banane, des gourdes … Les gens tenant dans leurs mains des gourdes d’eau me crient eau et ceux avec une gourde remplie de boisson énergétique me crient énergie … Tous ces bénévoles tellement bien organisés, d’une gentillesse rare, qui encouragent en criant ton prénom qui figure sur le dossard,… cela fait chaud au cœur.
Cette épreuve se déroulait pour le mieux, je me sentais vraiment bien, les km défilaient l’un après l’autre. Arrivé à la fin de la première boucle, là où se trouvait le dénivelé final, je levai la tête et vis tous ces athlètes en petite vitesse sur petit plateau et gros pignon en mode moulinette. Je m’étais promis de ne pas tomber dans le défi, de ne pas laisser mon égo prendre le dessus, de ne pas laisser le naturel de l’explosivité faire surface. Je me mets donc en mode moulinette et entame les premiers mètres quand un premier supporter me dis” allez Seb”… Me sentant au mieux de ma forme, je décide de passer une vitesse supérieure et j’accélère légèrement. Puis quelques mètres plus haut me voyant accélérer et rattraper un groupe d’athlètes, des spectateurs m’encouragent de plus en plus fort. Me sentant plein d’énergie, j’enchaîne les vitesses et passe le plateau supérieur. Au diable le risque de me cramer, ce sera mon moment de gloire lors de cette course 😉… Je me décale sur le côté et monte cette longue côte en appuyant fort sur les pédales, en tirant fort sur le guidon, en balançant le vélo de droite à gauche tel un cycliste confirmé. Je suis heureux et tout le monde m’encourage, je double et double et double …. Sans m’attarder car le règlement indique des distances à tenir entre les roues des vélos de chaque participant et précise de ne pas mettre plus de trente secondes pour doubler, pour des raisons de sécurité. Donc je dois être sûr de moi et ne pas faire semblant et monter fort. J’entends des participants dire wouaaa ”il n’est pas là pour rigoler celui-là” … Cela me fait sourire car je ne suis pas un triathlète et je risque de tirer la langue, arrivé en haut de cette côte. Peu importe, ce moment est magique pour moi et je le savoure, car même si je n’ai aucune prétention d’être un triathlète et que je suis ici juste pour terminer cette course, je garde en moi ce côté compétiteur et j’aime ces moments comme tout autre athlète les aime.
Une fois cette côte montée et mon moment euphorique passé 😉 , je reviens dans ma peau de participant lambda et continue de pédaler avec plaisir et finis la première boucle de 90 km.
Encore une et ce sera fini.
Le règlement disait vrai, à un moment je vis un stand appelé prison, là où étaient pénalisés des athlètes qui attendaient avant de repartir. Ces derniers avaient commis une entorse au règlement et étaient pénalisés de quelques minutes dans cette guitoune servant de prison. Ca ne rigole pas 😉 !!!
Cette première boucle a été pour moi un réel plaisir !!!
Aucune crampe sur le vélo suite à ma mésaventure dans l’eau. Comme quoi, chaque discipline est spécifique.
Le plus difficile dans ces moments, c’est de se dire que la boucle a été longue et qu’il faut la refaire avec le même décor. C’est pour cela que pour la première boucle j’ai regardé uniquement sur ma gauche et que pour le deuxième passage je compte regarder uniquement à droite. (Rire) Je plaisante bien évidemment. Je ferai avec et le deuxième passage ne sera pas dans les mêmes conditions car le soleil se lève et il commence à faire très chaud.
Je décide de boire un peu plus souvent pour éviter la déshydratation, midi approche et je commence à ressentir la faim. Je prends une barre, puis une autre, mon ventre gargouille à nouveau je ressens qu’il faut que je me cale et qu’il ne faut surtout pas tomber en hypoglycémie et je décide de reprendre encore une barre puis un gel énergétique bien riche en glucides, et encore une barre, et encore … Mon manque d’expérience m’a poussé à trop me gaver d’un coup et là… Je commence à ressentir une légère brûlure à l’estomac. Je me dis surtout pas ça…
On se détend, ce n’est rien, je prends ma gourde et ne bois plus que de l’eau pour soulager mon estomac et mélanger toutes ces substances parfois un peu trop agressives et pour atténuer leurs effets. Chose faite, au bout de quelques km mon estomac se calme.
A ce moment je me dis que j’ai fait 3.8 km de natation, puis 90 km de vélo sans avoir une seule fois l’envie d’aller au petit coin. L’effort est intense et je dois faire attention à ne pas me déshydrater.
Je continue ma boucle et arrive la barre des 100 km passés, une douleur au niveau des cervicales s’installe. Normal, car avec une position arrondie en mode contre la montre et mon manque d’habitude, il fallait s’y attendre. Je continue et plus le temps passe et plus la douleur s’installe jusqu’à un point où je n’arrête pas de me redresser et pédale parfois le buste redressé avec le dos droit comme un I. Cette douleur devient très intense mais je me dis qu’elle fait partie de mon épreuve et je dois faire avec, comme pour mon mollet lors de l’épreuve de natation.
L’épreuve presque finie, je trouve que ma cadence a été pas mal du tout et décide de m’arrêter 2 minutes au dernier stand de ravitaillement pour dire au revoir à ces gentils organisateurs.
L’un d’eux m’expliqua qu’un athlète d’origine grecque est arrivé à fond de cale en vélo, ne s’est pas arrêté et a fait une chute impressionnante dans le stand et a perdu connaissance. Ils pensaient que ce dernier était arrivé trop vite mais non, il avait eu une perte de connaissance sur son vélo.
Aie !!! Oui malheureusement ce sont des choses qui arrivent. Espérons qu’il s’en sorte indemne.
Une fois mes au revoir faits, je dois remonter sur le vélo et repartir avec un petit moment de nostalgie à l’idée que je ne repasserai plus et que leur encouragement ainsi que leur gentillesse vont me manquer. Mais la course n’est pas finie et d’autres moments forts m’attendent lors de la dernière épreuve du marathon 😊.
C’est parti pour les derniers km avec mon agréable douleur aux cervicales qui me montre bien que je suis vivant 😉 .
Retour à Vichy où j’entends le speaker annoncer la suite de l’événement.
Arrivé juste avant le parc, je descends du vélo comme il était précisé dans le règlement intérieur et pousse ce dernier jusqu’à son emplacement. Un peu de marche ne me fera pas de mal après tout ça.
Je me redirige vers mon sac de transition, mais cette fois c’est la dernière fois. Je regarde ma montre et je me dis qu’elle a dû s’arrêter car le temps indique que j’ai fait mon épreuve vélo en 6h30 environ alors que j’avais estimé mon temps dans les 8h30 voir 9h … Je regarde encore et effectivement c’est bien ça 😊. Je m’étais sous-estimé. Parfait … Il me reste environ 8h pour finir mon marathon. Confiant mais restant sur mes gardes, je décide de jouer la carte de l’assurance et je pars en petites foulées. De toute façon je n’ai pas trop le choix, je ne suis pas un grand coureur non plus. Et huit heures pour un marathon peut faire rire certaines personnes mais mon organisme a pas mal reçu et donné. Donc assurance avant tout et je verrai par la suite.
Ok c’est parti !!!
Au passage mon ami Julien m’encourage et me dit avec un grand sourire que je suis large au niveau temps. Je suis soulagé et je pars serein.
J’avale mes premiers km avec grand plaisir car après avoir été la majorité du temps assis durant les 180 km, mes petites foulées me soulagent le petit derrière 😉 et me rendent encore plus souriant que je ne l’étais déjà.
Cette épreuve étant la dernière, j’allais monter ma petite stratégie pour que le temps passe le plus agréablement possible. Ce marathon était divisé en quatre boucles et à chaque passage, des bénévoles devaient passer autour du poignet un bracelet de couleur pour valider le passage des athlètes de façon à confirmer les quatre boucles.
Ah !!! Ces bénévoles !!!
Ils étaient d’une gentillesse et d’un soutien énorme, ils donnaient vraiment l’impression d’être fiers que cette épreuve se passe dans leur ville, tout était réglé comme du papier à lettre, toutes les personnes étaient là pour nous soutenir, prendre soin de nous au niveau des ravitaillements, limite à courir avec nous ,… sans oublier tous ces habitants et familles venus nous supporter. Ayant une imagination débordante, j’imaginais le maire de la ville faire un discours sur la place du centre ville la veille de l’épreuve, tel un leader, avec un discours motivant envers les habitants de la commune, afin qu’ils laissent une très bonne image de leur ville et de ses habitants. J’ai sûrement trop d’imagination mais ces gens m’ont laissé une impression que je n’oublierai jamais grâce à leur gentillesse et leur solidarité.
Le premier tour passé, je me rendis compte que les trois autres boucles allaient être très longues et difficiles, donc il était temps de me créer ma petite stratégie mentale 😉 . Une stratégie toute simple qui était de me dire que ce marathon était divisé en seulement trois boucles au lieu de quatre et donc de ne pas compter la quatrième car cette dernière serait la plus belle et la plus émouvante et se ferait avec une plus grande facilité. J’en avais déjà terminé une, donc dans ma tête il ne m’en restait plus que deux alors qu’en réalité il en restait encore trois. Une fois la deuxième boucle terminée je me dis qu’il en restait une. Je vous avoue que celle-ci fut assez difficile physiquement. Mentalement, ça allait car je m’y étais préparé.
La troisième boucle terminée, je m’attaque à la dernière.
Restant encore plus de 10 km, je ressentis déjà cette sensation d’accomplissement, une fierté, même si une chute, une crampe ou autre bricole pouvait venir à tout instant. Dans ma tête il était impossible de m’arrêter et je me voyais déjà sur la ligne d’arrivée.
Ce dernier tour fut riche en émotion, je m’arrêtais 2 minutes à chaque stand pour dire au revoir et remercier toutes ces personnes que je n’oublierais jamais. Ces gens ont été là à nous soutenir dans notre souffrance alors qu’ils ne nous connaissaient pas. Voilà pourquoi le sport est riche en émotions et qu’il véhicule de grandes valeurs lorsqu’il est bien conduit.
Arrivé à la moitié, je rencontrai un jeune homme qui avait l’air de peiner pour finir son dernier tour ; je décidai de courir à ses côtés et de passer avec lui un petit bout de chemin dans cette grande épreuve. Puis nous commençâmes à discuter tout en se soutenant mutuellement. Il n’arrêtait pas de me dire qu’il était si fier de réussir cette épreuve et qu’il voulait montrer à ces proches qu’il était capable. Oui, ce genre d’épreuve est très riche en émotions et aide parfois les gens à réaliser leur rêve, à reprendre confiance en eux, à se remettre en question, à se découvrir, à dépasser leurs limites, se prouver à soi-même ou à autrui que l’on est capable …
Nous arrivâmes au dernier stand de ravitaillement là où mon fan club, dont je ne connaissais aucun nom, me rendit hommage. Ce stand avec lequel j’avais créé des liens à chaque passage en me faisant remarquer avec mes plaisanteries du moment. Je décidai de dire au revoir à ces derniers ainsi qu’à mon coéquipier de dernier instant. Il me restait deux ou peut être trois km, je ne pourrais vous dire car je n’étais pas équipé de montre dernier cri comme la majorité des athlètes. J’aime fonctionner avec mon ressenti 😉 . Je savais que l’arrivée était proche et malgré mes douleurs musculaires m’obligeaient a trottiner, je ressenti, une énergie monter en moi, j’étais rempli d’émotions et de bien-être, comme si je ne contrôlais plus mon corps ; mes jambes se sont mises à galoper comme jamais j’ai galopé lors de cette épreuve. Après mon sprint en vélo, c’était mon deuxième moment euphorique, je doublais et doublais, j’avais l’impression d’être au début d’un footing matinal à la fraîche rempli d’énergie, mes foulées étaient longues et je ne ressentais plus aucune douleur musculaire.
Enfin !!! La foule est là, l’arrivée est à quelques mètres, je rentre dans le sas d’arrivée, tout est organisé pour que cette arrivée soit triomphale, même au moment où je vous l’écris j’en ai des frissons accompagnés d’un grand sourire rempli d’émotions. Ce tapis rouge au sol, ce public qui encourage, mon ami Julien avec mon camarade de départ qui apparemment venait d’arriver, puis sa compagne, tous les trois étaient dans le public à m’attendre et me féliciter. Et cette voix au micro du spiker à attendre que j’arrive au niveau de la ligne d’arrivée pour hurler :
YOU ARE IRONMAN !!!
J’étais Finisher de mon premier Ironman 😊
Je peux vous dire qu’après tout ça, vous avez compris comment fonctionne la vie. Elle fonctionne avec les émotions.
Même sans faire une épreuve aussi intense, je vous conseille au minimum une fois dans l’année, de vous placer un objectif comportant une épreuve physique et mentale qui réveillera vos émotions et sensations. Et cela pourra vous aider à avancer dans la vie.
Le sport n’est pas seulement magique lors de l’effort mais également lors des rencontres, où nous pouvons nous enrichir de tous les vécus différents de tous ces athlètes venant de tout horizon.
Un exemple : Juste le temps d’un dialogue de quelques minutes, un athlète m’a avoué qu’il avait auparavant des problèmes de confiance en soi et que son premier ironman lui a permis de retrouver cette confiance et à surmonter des épreuves de la vie qu’il n’aurait pas réussi à surmonter aussi facilement sans avoir fait un ironman. Et aujourd’hui lorsqu’il a un souci, il peut passer outre les petits accidents de la vie.
Quelques clés puissantes psychologiques de la réussite pour ce genre de challenge :
La méditation, la visualisation, les affirmations, …….. Une arme redoutable pour ce genre de défi comme pour tout autre domaine de la vie. Conditionner son cerveau à la réussite et à continuer même si le corps ne veut plus.
Informations personnelles :
Le lendemain il m’aurait fallu limite un déambulateur pour avancer cm par cm 😊 .
Le lendemain de l’épreuve mon état d’esprit était très positif car j’étais fier d’avoir accompli cette prouesse à mon niveau. Mais je vous avoue que le surlendemain mon moral est légèrement descendu avec ce côté nostalgique où tous mes entraînements du début à la fin refaisaient surface dans mes pensées. Mes levers de bonne heure où je courais lorsque tout le monde dormait, mes longues sorties à vélo où je me retrouvais seul avec moi-même, mes moments de solitude au milieu du lac dans le silence complet …
Mes pensées étaient : Tout est fini… Que vais-je faire maintenant pour ressentir ce genre d’émotions ?
Mais je me suis vite ressaisi et me suis dit que c’était normal de ressentir ça juste après et que demain le cours de ma vie reprendrait son chemin avec d’autres aventures 😉.
J’ai tout de suite pensé à monter l’EVEREST hihi… Mais cela est trop coûteux pour le moment 😉
Remerciements :
Un grand merci à mes proches, mes enfants, amis (es), donateurs
Merci à Jean-Pierre et Marie- jo
Sébastien MICHEL COACH SPORTIF diplômé d’état dans les métiers de la forme
2 Comments
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